I.55.jpg

I.55

I.55

OR THE GIRL WHO SWALLOWED

REMNANTS OF A FOREST

2012
Pathologic specimen, map, drawings (graphite on paper)

Graphite calcification Specimen from St Bartholomew’s Hospital Pathology Collection

Graphite calcification
Specimen from St Bartholomew’s Hospital Pathology Collection

2012
spécimen pathologique, cartographie, dessins (graphite sur papier)

 

41 drawings realised on the traces of a fragment of graphite transformations from its form as a leaf on the ground of  carboniferous forest in the Alps to St Bartholomew’s Hospital Pathology Collection in London.

41 graphite sur papier dessinés sur les traces de l’histoire des transformations d’un fragment de graphite de son état de feuille au sol d’une forêt carbonnnifère alpines aux Collecions Pathologiques de l’hopital St Bartholomew, à Londres.


October 5th, 1914, a young girl leaves the operating theater of St Bartholomew’s Hospital in London. The surgeon had extracted from her bladder a lead of calcified graphite. Now part of the Pathological Collection of St. Bartholomew’s Hospital, this specimen became our guide through a geological history of metamophosis/transformations which we translated through a series of drawings.Guided by the geologists Raymond Lestournelle and Luc Tondeur, the first stage of a 1000 kilometers expedition lead us back to the earliest time of the graphite’s formation in a carboniferous forest, some 320 million years ago. A little bit further, we discovered a coal-bearing site, where over millions of years, organic residues of this forest had transformed into carbon to later cristallise into graphite as a result of a contact metamorphosis.

At an altitude of 2800 meters, lashed by frozen winds we followed the dark and oily graphite veins to reach the entrance of a mine under the pass of the Chardonnet. Under the light of our speleological torches, the vast tunnels of the mine emerged as if abandoned the day before. Subsequently water rivulets, used to carry the extracted material, took us back to the valley where we found remnants of a factory which processed the graphite into powder. Vestiges of the Plombagine factory still exist below Briançon railway station. From there, the journey continued to Conté factories, major graphite pencil producers in the early XXth century.

At the time of the young girl’s accident, Sennelier was the main seller of Conté pencils in France. This Parisian shop also kept detailed lists of their clients. Documents stored in Forney’s Archives in Paris enabled us to track down a certain Edgar Amphlett. In the summer 1914, this journalist was appointed war correspondent for the Times Newspaper in France. A few months later, his daughter was found with a lead of graphite in her bladder.

Le 5, octobre 1914, une jeune fille quitte le bloc chirurgical de l’hopital St Bartholomew à Londres. Le chirurgien vient d’extraire une fragment calcifié de graphite de sa vessie.

Actuellement, exposé dans les Collections Pathologiques de St Bartholomew, ce spécimen devint notre guide à travers une histoire de métamorphoses géologiques, traduites en dessins au long d’une expédition de 100 kilomètres. Guidée par les géologues Raymond Lestournelle et Luc Tondeur, chaque étape donna ainsi lieu à six séries de dessins soit quarante et une esquisses réalisées au graphite.

Sur les traces de la genèse de la mine de graphite, nous avons arpenté les sites houillers de Combarine où durant des milliers d'années, les restes organiques de forêts se sont transformés en carbone, il y a plus de 300 millions d’années.Au col du Chardonnet, à quelques dizaines de kilomètres de ce site, et à une altitude de 2800 mètres, nous avons localisé une forme cristallisée de carbone, des veines de graphite, résultat d’une métamorphose de contact. En suivant cette veine sombre et huileuse qui traverse une paroi fouettée par des vents glacés, nous avons débouché sur l’une des six entrées de la mine, seul site en France, où fut extrait ce matériau jusqu’en 1932. Sous la lumière de nos torches spéléologiques, les galeries de la mine semblaient comme abandonnées la veille.
Dévalant les pentes, les goulottes hydrauliques qui servaient à transporter la matière extraite nous ont ramené dans la vallée où se trouvent les vestiges de la Plombagine, usine de traitement et de transformation du graphite. De là, j’ai repris le train vers la fabrique des crayons Conté.
A l’époque de l’ingurgitation du morceau de graphite par la jeune anglaise, Sennelier vendait les crayons Conté dans sa boutique des quais de Seine à Paris. Les listes détaillées des clients, préservés dans les archives de la bibliothèque Forney à Paris nous mirent sur la trace d’un certain Edgar Amphlett. À l'été 1914, ce journaliste fut nommé correspondant de guerre pour le Times en France. Quelques mois plus tard, on découvrait dans le corps de sa fille sa fille un crayon.

Embed Block
Add an embed URL or code. Learn more