LOST IN FATHOMS
2014
lab experiments, photographies, Pigment print on Hahnemühle bamboo paper, 30x11cm
2014
expériences de laboratoire, photographies, tirage pigmentaire sur papier bambou Hahnemühle, 30x11cm
Né d’un collage cartographique ainsi que d’une enquête en laboratoire et sur le terrain, cette fiction est devenue un outil pour explorer à travers la collision des échelles de temps anthropiques, océaniques et géologiques, l'émergence de de ce que l’on nomme « Anthropocène ». Présentée sous la forme d'une installation composée d'expériences en laboratoire, d'indices recueillis au fil de l'enquête et de photographies (combinant des processus analogiques et numériques), l'histoire a commencé par ces mots:
“L’île de Nuuk résidait dans un territoire de fiction. Elle avait été découverte par hasard, dans un reflet, au milieu du temps. Malgré sa taille réduite, l’île était devenue un promontoire. Du haut de son histoire, nous regardions le réel. Située à la jonction de deux plaques tectoniques, l'île a été fouettée par les vagues d'une circulation océanique si importante qu'elle a relié tous les océans de la planète en mille cinq cents ans. »
Or, quand l’île de Nuuk disparu, il fallu ralentir le temps pour observer les forces en jeu sur l’île, donner la parole aux éléments qui l’avait traversé et interroger l’impact des actions anthropiques sur ces forces qui semblaient immuables mais dont la dynamique sensible se révélait d’un équilibre fragile.
Ainsi, dans cette période d’accélération sans précédent, le temps humain ne peut plus être perçu comme distinct des temps du système terrestre. La disparition de l’île de Nuuk est-elle aussi le résultat d’une singularité temporelle, l’entrée en collision du temps des hommes avec celui des océans ou de la dérive des continents L’île avait disparu au moment même où le 34eme Congrès International de Géologie tentait de définir la fin de l’Holocène. Cette époque géologique, engagée il y a environ 10 000 ans, maintenant substitué par l’Anthropocène, une nouvelle ère où l’humanité, tel des périodes d’activités volcaniques intenses, modifie le climat et transforme la planète.
Ainsi, dans cette période d’accélération sans précédent, le temps humain ne peut plus être perçu comme distinct des temps du système terrestre. La disparition de l’île de Nuuk est-elle aussi le résultat d’une singularité temporelle, l’entrée en collision du temps des hommes avec celui des océans ou de la dérive des continents.
Par la même, la possibilité d’une île ouvrait sur un terrain d’expérimentation des possibles, un champ d’exploration des connaissances actuelles de notre monde qui s’emploie à porter à notre regard la réalité d’une planète, notre planète.
Ce projet a impliqué la communauté internationale de géologie et d’océanographie. Il a été développé pendant deux ans en résidence au Laboratoire d'hydrodynamique, LadHyX (CNRS, Ecole Polytechnique, France) et l’université de Cambridge (Summer School 2014 of Fluid Dynamics of Sustainability and the Environment).
Growing from laboratory experiments and field trips, this fiction became a tool to explore through the collision of anthropic, oceanic and geologic time scales, the emergence of the naming of the Anthropocene.
Presented under the form of an installation composed of lab experiments, clues collected along the investigation and photographies (combining analogic and digital processes), the story started with these words:
“Nuuk Island had been found in a reflection, in the middle of time. Despite its modest size, the island was a headland. From there, one could look upon the world. Located at the junction between two tectonic plates, the island was lashed by waves of an oceanic circulation so substantial it linked all oceans of the planet in one thousand five hundred years.”
Yet, when the Nuuk Island disappeared, we reproduced some of these geologic and oceanic forces in Cambridge University and Ecole Polytechnique’s hydrodynamics labs to accelerate their time scales and observe the dynamics, which had formed the reef. This project has involved the geologic and oceanographic international community. It was developed during a two years artist-in-residence at the Hydrodynamics Laboratory, LadHyX (CNRS, Ecole Polytechnique, France) and during Summer School 2014 of Fluid Dynamics of Sustainability and the Environment in Cambridge Univeristy, UK.
We questioned the effects of anthropic actions on its seemingly inalterable rocks especially as the island had disappeared on the exact day, the 34th International Congress’ stratigraphers were agreeing on the end of the Holocene. This 10,000 years old geological epoch, now substituted by the Anthropocene. Consequently, in this period of unprecedented acceleration marked by the impacts of mankind on the earth cycles, we interrogated philosophers and geologists, oceanographers and physicists to try to determine if the disappearance of Nuuk Island was the result of a temporal singularity or the consequence of a collision between oceanic, geologic and human timescales.