COLLABORATION WITH ANTHROPOLOGIST MARINE LEGRAND & CERAMICIST NICOLE TONDEUR
CALL TO TEARS
ongoing
triptych of rituals
Cette expérimentation se déploie à travers une écologie à la fois environnementale, sociale et mentale et invite, à partir de l’invention de rituels impliquant des offrandes de fluides corporels féminins à différents milieux de vie, à l’élaboration d’une éthique qui prenne appui sur la dimension physiologique de l’existence humaine – dans son versant féminin - pour prendre acte des interdépendances profondes qui nous relient à l’ensemble des êtres vivants en relation avec leurs milieux.
Spanning from an environmental, social and mental ecology, this triptych of rituals forms a series of offerings from a feminine body fluid to a living environment. Each gesture is developped in a performance as a renewal of physiological concepts in relation with the development of an ethical position for the protection of the biosphere. It is rooted in the intimacy of each of us, and the material and symbolic continuities between human existence and the rest of the living word.
COLLABORATION AVEC L’ANTHROPOLOGUE MARINE LEGRAND & LA CERAMISTE NICOLE TONDEUR
L’APPEL aux LARMES
en cours
triptyque de rituels
/ GALALITHE
2016
concrétion de lait maternel, installation vidéo, HDV, Col.
2016
concretion of human milk, Video installation, HDV, Col.
Par l’invention d’un rituel, la performance “Galalithe” – du grec gala (lait) et lithos, (pierre) accompagne les lombrics dans leur entreprise de régénération du sol. Elle consiste à déposer en offrande une large coupelle, réalisée à partir de lait maternel sur un sol appauvri par les activités industrielles. Sous les aléas météorologiques, cette coupe organique et minérale, en se délitant, se mêle à la terre pour nourrir les vers.
Par ce geste symbolique, Galalithe participe ainsi à rendre les sols à nouveau fertiles en affirmant le lien nourricier réciproque qui nous unit au sol, support de nos vies humaines. Galalithe fait également écho au processus de digestion des vers de terre, qui assemble les particules de roches et de végétaux ingérés pour générer le véritable sol.
L’installation présente une coupe en lait humain ainsi qu’une vidéo qui relate la préparation de la “Galalithe” puis l’offrande aux lombrics dans un sol de la Seine-Saint- Denis.
Through the invention of a ritual, the performance “Galalithe” from the greek gala (milk) and lithos (stone) supports earthworms in their enterprise of soil regeneration. It consists in an offering: a large bowl made of human milk is placed on a soil damaged by industrial activities. Under the actions of the weather, the offering crumbles and blends with the earth to feed its worms.
Through this symbolic gesture, “Galalithe” participate in an effort to bring a new fertility to the soils while affirming the mutual nurturing bond that unites us to the ground, substrate of our human lives. Galalithe was also created in echo with the digestion process of the earthworms, which assemble the ingested mineral and organic particles to create new soils.
The installation presents a cup in human milk as well as a video which relates the preparation of the “Galalith” and the offering of earthworms in soil in the Seine-Saint-Denis.
Cette installation fut réalisée dans le cadre d’une résidence transdisciplinaire avec Yesenia Thibault-Picazo (designer multidisciplinaire), Marine Legrand, Germain Meulemans (anthropologues) et Alan Vergnes (écologue) au sein du Lab des cultures durables, initiée par COAL et le Domaine départemental de Chamarande autour de la thématique des sols, en 2015 et 2016. Marraine: Nathalie Blanc (Ladyss, CNRS).
This installation was created during a transdisciplinary residency with avec Yesenia Thibault-Picazo (designer), Marine Legrand, Germain Meulemans (anthropologists) et Alan Vergnes (ecologist) as part of Sustainable cultures lab, initiated by COAL and Domaine départemental de Chamarande around the theme of urban soils in 2015 and 2016. Project patron: Nathalie Blanc (Ladyss, CNRS).
/ SELENHYDRE
ongoing
mud, menstrual blood, video installation
en cours
vase, sang menstruel, Video installation, HDV, Col
A la suite de la performance “Galalithe” (pierre de lait), formée de lait maternel, “Selenhydre,” du grec sélène (la lune) et hydr (aquatique) : est formé d’eau de lune, c’est-à-dire du sang qui s’écoule entre les jambes des femmes, au rythme des marées lunaires. Ce second geste émerge de l’importance de ne pas focaliser notre exploration de la féminité sur la question de la maternité seulement, mais aussi de se tourner vers une part plus obscure de la féminité, marquée d’un tabou profond. Ce deuxième geste répare un double enfermement. Celui que forment les barrages, sur les rivières, et, analogue à lui, le silence qui entoure le sujet des règles, comme tare féminine voire comme malédiction. Ainsi, “Selenhydre” accompagne l'écoulement de l'eau entre les berges des rivières et la porosité des matières au travers desquelles elle s'accumule pour rejaillir plus loin, et tendre peu à peu vers l'océan, lieu originel, d’où sa force déferle en retour vers les terres émergées.
La performance “Selenhydre” a pris la forme d’une offrande, réalisée par l’une de nous au moment du début de son cycle, dans l’embouchure d’une rivière, à marée montante. L’objet au cœur de geste nait d’une rencontre entre matières, le sang utérin et la vase de l’estuaire.
Following the performance “Galalith” (milkstone), made out of breast milk, “Selenhydre”, from the Greek selene (the moon) and hydr (aqua) : is formed from moons water, the blood flowing between our women legs, at the rhythm of lunar tides. This second gesture emerges from the importance of not focusing only the exploration of femininity on the question of motherhood, but also of turning to a more obscure part of femininity, marked by a deep taboo. This second gesture repairs a double confinement. The one formed by the dams on rivers, and the silence which surrounds the subject of the periods, as a feminine tare, even as a curse. Thus, “Selenhydre” accompanies the flow of water between the banks of the rivers and the porosity of the materials through which it accumulates to project further afield, and tend gradually to the ocean, the original place, hence its force sweeps back to the land. “Selenhydre” performance took the form of an offering, made by one of us at the beginning of her periodic cycle, in the entry of a river, at rising tide. The object at the center of the gesture is made from an encounter between materials, the uterine blood and the mud of the estuary.
/ CALL TO TEARS
ongoing
collective performance
en cours
performance collective
Vallées noyées, collines arasées, lacs réduits à des mares, relations humaines qui se disloquent…les causes de détresse en se multipliant menacent de nous faire sombrer dans un abîme d’impuissance. Nous nous donnons pour but avec cette performance de rassembler nos désespoirs devant les désastres contemporains.
Troisième rite d’un triptyque, qui se déploie à travers une écologie à la fois environnementale, sociale et mentale, nous souhaitons proposer un geste collectif et multiple. Notre horizon est ici de donner une forme au désespoir, rassembler nos larmes pour rendre compte de ce processus d’assèchement mortifère. Pleurer pour le monde vivant qui se disloque, se désagrège sous nos yeux. Puis échapper au déni.
Pour donner forme à ce troisième rituel, nous avons lançé un appel à don de larmes à partir desquels nous collectons le sel qui cristallise dans la forme d’une coupe. En parallèle, nous proposons une série de rencontres autour de questions telles que : Qu’est ce qui nous heurte ? Nous fait tenir, Nous apporte de la joie ? Nous transformons actuellement ces mots et émotions dans un chant qui reprendra l’air de la Marseillaise en mineur.
En donnant une forme collective à nos émotions, à la tristesse mêlée d’angoisse nous pourrons peut-être les « sublimer » en puissance pour agir en retour.
Drowned valleys, vast lakes reduced to muddy ponds, human relations breaking off: social and ecological disasters threaten us to fall in an abyss of helplessness. In a collective ritual, our horizon is to give form to distresses that spread amongst us.
Third rite of the triptych, we intend to gather our despair, to gather our tears in face of the barren processes at play. To weep for the living world that falls apart before our eyes. And, yet to escape from denials.
In order to give shape to this performance, we launched a call to teardrops from which we extract the salts which cristallises into a last bowl of offering. Alongside, we hold a series of workshops around each time a new question: what is hurting us?, what helps us to stand firm?, what brings us joy? We are now transforming the shared words and emotions into a song which melody is inspired by the French Marseillaise yet in minor key.
By giving form to the dreadful entanglements of our present, we hope to “sublimate” our sorrow and fear, into forces of power to act in return.