COLLABORATION with:
CAROLE CALVEZ (olfactory advice and creation)
GREGOIRE BOSSET assisted by DIMITRI SIIG (development and realization)
AURELE LOUIS (sound composition)
ROLAND SALESSE (olfactory neurobiologist - INRA)
MARC HIGGIN (anthropologist - CRESSON, CNRS, Grenoble - preparatory exchanges)
A BREATH
210 million years and one day
Olfactive installation
2023
COLLABORATION avec :
CAROLE CALVEZ (conseil et création olfactive)
GREGOIRE BOSSET assisté de DIMITRI SIIG (développement et réalisation)
AURELE LOUIS (composition sonore)
ROLAND SALESSE (neurobiologiste de l’olfaction - INRA)
MARC HIGGIN (anthropologue - CRESSON, CNRS, Grenoble - échanges préparatoires)
CECI EST SON SOUFFLE
210 million d’années et un jour
Installation olfactive
2023
Cette installation se compose comme une image invitant les visiteurs à une expérience à la fois haptique et olfactive. Plongés dans la pénombre, les visiteurs rencontrent les traces d'une enquête sur les pistes d'un souffle : l'inspiration et l'expiration d'un Plateosaure.
Associant l'art contemporain à la paléontologie, la botanique à la recomposition d'une odeur, ce projet, élaboré dans un protocole interdisciplinaire, propose une rencontre avec l'animal du Trias par la puissance de son souffle.
Cette expérience nous invite à porter notre attention sur l'air que nous respirons, qui nous traverse et ressort transformé de nos corps, participant à la composition d'une atmosphère commune, constituée par la respiration d’humains et d’autres qu’humains, depuis les temps lointains du Trias, voire même au-delà.
This installation is composed as an image that invites the visitor to a haptic, olfactory and accoustic experience. Immersed in the semi-darkness of the space, the visitor encounters the evidence of an investigation into the traces of a a scent of the platosaurus's breath.
Combining contemporary art with palaeontology, botany with the reconstitution of an odour, this project, developed in an interdisciplinary protocol, proposes an encounter with the Triassic animal through the power of its breath. In the same way, this experience invites us to turn our attention to the air we breathe, which passes through us and emerges transformed from our bodies, participating in the composition of a shared atmosphere created by the breathing of humans and non-humans, from the distant times of the Triassic and even beyond.
En 2006, au cœur de la carrière d’argile du canton d’Argovie, les dents d’une excavatrice buttent sur un ossement. Les paléontologues réunis autour de cet os fossilisé, découvrent qu’il appartient à un oiseau géant, connu sous le nom de Platéosaure. Ce mastodonte herbivore, vivait au Trias, sur un continent encore unique, baigné dans une chaleur épaisse et humide, composés de forêts de plantes géantes.
En m’appuyant sur la démarche des paléobotanistes, je suis partie en quête des descendantes de ces plantes, qui évoluait en Suisse il y a 210 000 000 d’années. J’ai ainsi glané le corps de prêles et de fougères, de cycadées et de pins qui ont évolué jusqu’à nos jours que j’ai ensuite enfleuré, par immersion du végétal dans un corps gras afin d’en recueillir les molécules odorantes.
Puis, avec le temps et la lumière, une odeur s’est formée au cœur de chaque macérat, grâce à laquelle le nez Carole Calvez, a pu le parfum des plantes dont le platéosaure se nourrissait.
D’après l’étude de la cage thoracique de l’animal, les paléontologues pensent qu’il avalait d’importants volumes de végétaux ensuite broyés sous les mouvements des gastrolithes (pierres d’estomac ou grits de gésiers). Des micro-organismes symbiotiques participaient ensuite à la fermentation des plantes dans les entrailles de l’animal.
Nourrie de lectures et de conversations avec les paléontologues Ben Pabst et Thierry Malvesy, je me suis engagée avec la parfumeuse Carole Calvez dans une spéculation olfactive : recomposer par l’odeur la transformation de ces plantes dans le système digestif du platéosaure afin de retrouver les effluves de son haleine.
L’expérience olfactive proposée ici invite à tourner notre attention vers l’air que nous respirons, qui nous traverse et ressort transformé de nos corps, participant à la composition de cette atmosphère commune, fabriquée par la respiration d’humains et d’autres qu’humains, depuis les temps lointains du Trias, voire au-delà.
De fait, à chaque inspire, le monde extérieur pénètre notre atmosphère intérieure, tandis qu’à chaque expiration nous redonnons au monde le carbone produit dans nos cellules qui à son tour nourrit les plantes qui produisent l’oxygène qui rend cette planète habitable.
De cette manière, cette exérience olfcative conduit à une expérience du mélange, ramenant au premier plan de nos perceptions, le cycle à travers lequel chaque être se mêle au monde par un souffle.
Produced by / Une production du