RESIDENCY AT OBSERVATOIRE DE L’ESPACE (CNES), PARIS
MUTATION OF THE VISIBLE
2013-17
Graphite on paper, 56x70cm
RESIDENCE A L’OBSERVATOIRE DE L’ESPACE (CNES), PARIS
MUTATION DU VISIBLE
2013-17
Graphite sur papier, 56x70cm
Bien que visible à l’œil nu depuis la naissance de l’homme, le symbole, la nature et le rôle de la lune se sont transformés à travers les siècles et les cultures. Les dessins de Mutation du visible retracent l’histoire des imaginaires qui ont transformé notre perception de cet astre.
Cette série a pris forme durant une recherche au cœur des archives d’astronomes et de sélénographes, grâce à l’analyse de rapports de la NASA et des missions spatiales russes, ainsi que par l’étude de mythes et de fictions lunaires.
Depuis l’Antiquité, nombres de penseurs firent appel à la fiction pour décrire l’invisible et inventer un point de vue inédit d’où décrire l’univers. De la même façon qu’un télescope, la fiction aidait à voir et permit jusqu’aux prémices de l’exploration spatiales de dépasser les limites du réel, afin de marcher par l’esprit sur la Lune.
Une lignée de dessins explore cet axe, une autre interroge le rôle joué par les instruments d’optique du XVIe au XIXe siècle, tandis que la dernière suit l’exploration spatiale du XXe siècle, témoignant d’une rupture des imaginaires face à l’inconnu dévoilé.
En se plongeant au cœur des multiples perceptions qui ont modelés notre connaissance de la lune, cette série de dessins invite à dépasser le “lieu commun” d’une distinction irréversible entre imagination et raison, entre représentation et réalité, et conduit à réfléchir au statut du discours scientifique ainsi qu’à la capacité des arts et de la littérature à produire un savoir.
This pictorial research explores the nonlinear history of imaginairies, observations and space explorations which transformed our perception of the moon.
Since time immemorial, the moon has been observed, studied and worshipped. It holds a place of particular fascination in our earthbound lives provoking the imagination to escape its limits. However, whilst the moon has always been in man’s field of vision, its symbolism and nature have changed considerably according to the cultures and eras. This series of graphite on paper drawings starts with one of the most ancient and anthropomorphic perceptions of the Moon: the pareidolia of a human figure imagined amidst the dark lunar markings. The project then investigates the place of the moon in the history of litterature and early science fiction. It focuses as well on the determining role played by optical instruments from the 17th to the 19th century, before going on to explore new viewpoints opened up by lunar exploration and never before available from the earth’s surface.
Exploring the manifold perceptions that have shaped our knowledge of the moon, this series of drawings invites us to go beyond the “common place” of an irreversible distinction between imagination and reason, between representation and reality, leading us to reflect on the status of scientific discourse and the capacity of the arts and literature to produce knowledge.