COLLABORATION WITH SEISMOLOGIST FRANCESCO MUGNAI, JRC, EUROPEAN COMMISSION
LA FABBRICA DEI TERREMOTI
2017
photographic imprints of human induced earthquakes, 60x60cm
COLLABORATION AVEC LE SEISMOLOGUE FRANCESCO MUGNAI, JRC, EUROPEAN COMMISSION
LA FABBRICA DEI TERREMOTI
2017
tirages à l’encre pigmentaire sur papier Rag Hahnemühle, 60x60cm
Tels les géants d’une nouvelle mythologie, il s’avère que notre espèce participe à la formation de certains tremblements de terre.
Le projet La fabbrica dei terremoti tente de capturer la trace de tremblements induits qui ont secoué la terre au cours des dernières décennies. Dans le sous-sol du simulateur de tremblement de terre du Centre de Recherche de la Commission Européenne, nous avons déclenché à la surface d’une planète miniature, onze des sept cent vingt séismes connus et partiellement ou totalement causés par une activité humaine. À la surface d’une terre d’océans, nous avons rejoué ces séismes induits, pour recueillir sur le papier l’ombre de leurs ondes sismiques. Ainsi, dans le simualteur sismique transformé pour l’occasion en chambre noire, nous avons entrepris de capter le pouls de la terre qui met en péril nos vies, les tremblements d’un monde dont nos activités bouleversent nos vies.
As a giant of a new mythology, our specie participates to formation of some earthquakes.
In La Fabbrica dei Terrimoti, we tried to capture the photographic imprint of induced seisms that shook the earth over the last decades. In the earthquake simulator of European Commission research center (JRC), we replayed at the surface of a miniature planet, a fragment of the seven hundred twenty known seisms partially or fully caused by human activity. At the surface of a liquid earth, we triggered a series of earthquakes in the intent to grasp in the shadows of their seismic waves, the tremors of a world we have endangered, the pulse of the earth, which now imperils our lives.
A mesure que les phénomènes naturels se manifestent chaque jour davantage, les photographies de La Fabbrica dei Terrimoti, tentent de saisir les traces manifestes d’une humanité devenue « équipotente au monde »* invitant à reconsidérer les effets de ce bouleversement sur les plus vulnérables d’entre nous. Les tragédies humaines s’enchevêtrent aux boucles de rétroaction des cycles de la terre, exposant davantage les populations les plus pauvres et les territoires les plus démunis. Ainsi, si l’ère géologique dans laquelle nous entrons est la marque du contrôle relatif de l’humanité sur son milieu de vie, elle est aussi le signe de notre faiblesse. Il y a quelques décennies, les économistes présentaient les bouleversements environnementaux comme des externalités. ** Si la nature était considérée comme une composante essentielle de notre monde, elle restait à l’extérieur de nos vies, n’étant pas perçue comme une limite sérieuse à la croissance économique. La crise écologique présente déplace cette confortable distinction. A l’opposé d’une maîtrise cartésienne de la nature, ces photographies mettent en évidence la façon dont notre humanité est unie aux cycles systémiques de la terre et rappelle l’urgence d’inventer une autre relation à la nature et ainsi à notre propre humanité.
* Michel Serres, Le Contrat Naturel, p.40
** Jean-Baptiste Fressoz, Christophe Bonneuil, L’événement Anthropocène, Seuil, 2013
These photographies thus invite to reflect on the collective experience we live in a time humanity has turned « equipotent to the world »*. Significant manifestation of mankind raised as a new a telluric force, induced earthquakes sharpen our awareness of the delicate balance which bounds human activities to the earth’s cycles. Indeed, if this new geologic era has become our history, if it is the sign of mankind relative control and impact over his milieu of life, it also the sign of our weakness. A few decades ago, economists presented environmental disruption as externalities.**
** If nature was seen as an essential component of our world, it remained distant from us. It was not considered as a serious limit to economical growth. Yet, the time we have entered jeopardize this distinction. Eco-geo-chemical processes have irrupted at the heart of the political scene and our everyday life. At the opposite of a Cartesian mastery of nature, these photographies magnify how we are intrinsically part of the global loops of the earth retroaction and its atmospheric, biological, geologic or oceanic cycles as well as to our own humanity.
* Michel Serres, Le Contrat Naturel, p.40
** Jean-Baptiste Fressoz, Christophe Bonneuil, L’événement Anthropocène, Seuil, 2013