COLLABORATION WITH PHILOSOPHER MICHAEL MARDER
FIORI DI FUOCO
2023 - ongoing
Terra dei Fuochi, Campania, Italy
Phytographies on paper and fabric found in the wasteland
Variable format
COLLABORATION AVEC LE PHILOSOPHE MICHAEL MARDER
LIVING HERBARIUM
2023- en cours
Terra dei Fuochi, Campanie, Italie
Phytographies sur papier et tissu trouvé en décharges
Format variable
This series of phytographic imprints is developed with plants growing in the extreme soils of the Anthropocene: ruderal plants evolving in the ashes of Europe's largest open-air landfill site, in the Terra dei fuochi, in the Naples region.
In collaboration with activists, botanists and archaeobotanists specialising in the plants and soils of the Campania region, I am calling upon an image-based protocol to collect the traces of these plants, which healed humans before the eruption of Vesuvius and now participate in desintoxation of the soils.
In an experimental and ecological photographic protocol, I collect the trace of the body of these plants, using a process of phytography. Without extracting the plants from their soils, this encounter through images takes place without any intervention other than bringing the elements together. For this, I rely on sunlight to expose the image and on a natural chemical reaction between the phenol molecules that innervate the plants and the photosensitive paper.
Developed in correspondence with the philosopher Michael Marder, this double herbarium of medicinal and phyto-remediative plants thus takes shape in a dialogical relationship with vegetal lives of Terra dei Fuochi, giving rise to new forms of inter-species care and attention through the process of photographic creation.
Cette série d’empreintes photographiques est développée dans un compagnonnage avec des plantes qui poussent dans les sols extrêmes de l’Anthropocène : les plantes rudérales qui évoluent dans les cendres de la plus grande décharge à ciel ouvert d’Europe, sur la Terre des Feux, dans la région de Naples.
En collaboration avec des activistes, botanistes et archéobotanistes, je collecte dans un protocole d’attention par l’image, l’empreinte de ces plantes qui soignaient les humains avant l’éruption du Vésuve et qui de nos jours participent à stabiliser les polluants des sols de la région.
Dans un protocole photographique expérimental et écologique, je recueille la trace du corps de ces plantes, grâce à un procédé de phytographie. Sans extraire les plantes de leurs sols, cette rencontre par l’image, a lieu sans autre intervention qu’une mise en contact des éléments en présence. Pour cela, je ferai appel à la lumière du soleil pour exposer l’image et à une réaction chimique naturelle entre les molécules de phénol qui innervent les plantes et le papier photosensible.
Développé dans une correspondance avec le philosophe de la pensée végétale Michael Marder, ce double herbier de plantes médicinales et phyto-rémédatrices, prend ainsi corps dans une relation dialogique avec les plantes de la Terra dei Fuochi, faisant émerger de nouvelles formes de soins et d’attentions inter-espèces par le processus de création photographique.
Reviving the ritual of the poet and herbalist Emily Dickinson, who included a dried plant in each of her letters, I successively send the phytographic imprints of the nine plant communities encountered in the Terra dei Fuochi to the philosopher Michael Marder who replies with an address for each plant. On receiving the text, I return to the plant to read the philosopher's words.
During the reading, I will again place a device in contact with the plant so that it can leave a new trace on the photosensitive paper. These gestures, using words and images, are based on the principle of correspondence in the sense of its medieval etymology: "to harmonise with, to relate to". In this way, we're looking for a way to attune ourselves to the temporality of plants, to connect with the existence of local plants while learning from their existence on the margins. As in the Buddhist meditation practice of giving and receiving, these traces will emerge in a double movement of encounters between human beings and plants.
En renouant avec le rituel de la poétesse et herboriste Emily Dickinson, qui glissait dans chacune de ses correspondances une plante séchée, j’enverrai successivement les empreintes phytographiques des neuf communautés végétales rencontrées sur les Terres des Feux au philosophe, qui répondra par une adresse à chaque plante. À réception du texte, je retournerai auprès de la plante pour lui lire les mots du philosophe. Durant la lecture, je disposerai à nouveau, en contact de la plante, un dispositif afin qu’elle puisse laisser une nouvelle trace sur le papier photosensible.
Ces gestes, par le mot et l’image, sont élaborés selon le principe de correspondance dans le sens de son étymologie médiévale : « s’harmoniser avec, se mettre en relation avec ». Nous chercherons par ce biais une manière de nous accorder à la temporalité végétale, de nous relier aux existences des plantes locales tout en apprenant de leurs existences à la marge. Comme dans la pratique de méditation bouddhiste du Tonglen de don et de réception, ces traces émergeront dans un double mouvement de rencontres entre êtres humains et plantes.
Fleurs de feux. Le témoignage des cendres is supported by Spot Home Gallery, Naples,
laureate of the French Institute's MIRA program - Mobilité Internationale de Recherche Artistique - and of the Prix Photographie & Sciences initiated by the Résidence 1+2, the French Ministry of Culture, Adagp, the CNRS, Stimultania (associated venue) and Picto Foundation, as well as media partners Fisheye and Sciences et Avenir - La Recherche.